PARIS - La Tchèque Lucie Safarova n'a laissé filer que deux manches pendant toute la quinzaine des Internationaux de France. Mais elle les a perdues au pire des moments.
À la recherche d'un premier titre en carrière à un tournoi du Grand Chelem, à sa première finale, Safarova n'a pu résister à l'expérience et la puissance de l'Américaine Serena Williams, qui l'a emporté en des manches de 6-3, 6-7(2), 6-2, samedi après-midi sur le court central de Roland-Garros.
Pour Williams, il s'agit d'un 20e titre en simple à un tournoi du Grand Chelem - à sa 24e finale - ce qui lui confère le troisième rang de tous les temps derrière les 24 de l'Australienne Margaret Court et les 22 de l'Allemande Steffi Graf. L'Américaine de 33 ans a aussi récolté un troisième titre sur la terre battue de Paris, après ses triomphes en 2002 et en 2013.
« Lorsque j'étais une petite fille, en Californie, mon père et ma mère voulaient que je joue au tennis. Aujourd'hui, je suis ici avec 20 titres du Grand Chelem. C'est très spécial. Je n'ai pas toujours bien joué ici, mais je suis très heureuse que le 20e soit venu ici », a déclaré Williams, dans la langue de Molière.
Après ses victoires aux Internationaux des États-Unis, en septembre dernier, et aux Internationaux d'Australie, en début d'année, Williams a remporté ses 21 dernières sorties en simples lors de tournois majeurs, et détient donc de façon simultanée trois des quatre titres du Grand Chelem. Il ne lui reste donc qu'à gagner les Internationaux de Wimbledon en juillet, un tournoi qu'elle a remporté en cinq occasions - la dernière fois en 2012 - pour monopoliser les quatre principaux trophées du tennis féminin.
Pourtant, Williams se dirigeait vers une victoire beaucoup plus facile. Forte d'une avance de 4-1 en deuxième manche, Williams a vu sa rivale se transformer en rouleau-compresseur et gagner cinq jeux consécutifs pour soudainement pimenter le duel. Williams a égalé le score à son service et brisé celui de Safarova pour se donner une avance de 6-5.
Mais la gauchère de 28 ans n'avait pas dit son dernier mot. Elle a réalisé un autre bris de service pour forcer un bris d'égalité qu'elle a totalement dominé.
Après avoir permis à Safarova de prendre les devants 2-0 au début de la troisième manche, Williams a cependant repris du tonus et gagné les six jeux suivants.
Après qu'elle eut été affaiblie par un virus, jeudi, et pris congé d'entraînement, vendredi, Williams ne s'est pas toujours montré sous son meilleur jour lors de la finale. Elle a commis 11 doubles fautes et un grand total de 42 erreurs directes, 25 de plus que son adversaire. Lors du troisième set, elle a eu droit à un avertissement de l'arbitre en chef pour avoir prononcé des mots pas trop gentils, et s'est même permis de retourner une balle de la gauche.
Elle s'est cependant ressaisie à temps pour signer une 32e victoire en 33 matchs en 2015, incluant un dossier parfait de 12-0 lors de duels nécessitant une troisième manche. Et Williams est aussi devenue la première joueuse depuis Jennifer Capriati, en 2001, à gagner les deux premières étapes du Grand Chelem lors de la même saison.
« Lorsque elle jouait bien, ses services étaient remarquables et me mettait de la pression rapidement lors de ses retours de service. C'est difficile de faire quoi que ce soit contre ça. »
Quant à Safarova, qui avait éliminé Maria Sharapova, au quatrième tour, et Ana Ivanovic, en demi-finale, elle peut encore espérer quitter Paris avec un trophée. Dimanche, elle participera à la finale du double féminin, en compagnie de l'Américaine Bethanie Mattek-Sands.
« J'espère récolter au moins un titre ici », a-t-elle déclaré.