lundi 29 juin 2015

« Je suis un homme chanceux et choyé »

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Bob Hartley n’a guère le temps de savourer son titre d’entraîneur de l’année



Pierre Durocher
<b>Bob Hartley</b> La vie de Bob Hartley est un véritable tourbillon ces temps-ci. Il se promène aux quatre coins de l’Amérique et il ne s’en plaint pas.
Le récipiendaire du trophée Jack Adams à titre d’entraîneur de l’année a profité de ce dimanche pluvieux pour se reposer durant quelques heures à sa résidence dans les Laurentides.
Après s’être vu remettre cet honneur pour la première fois de sa carrière mercredi dernier à Las Vegas, Hartley a filé vers le sud de la Floride pour le déroulement de la séance de repêchage.
On l’a joint au téléphone dimanche matin alors qu’il attendait son vol en direction de Montréal.
«J’ai juste le temps de refaire mes valises, de ramasser mes choses, de placer le trophée sur un bureau dans le sous-sol et dès lundi matin, je pars en voiture pour Hershey, en Pennsylvanie, pour la préparation de mon école de hockey, qui aura lieu du 12 au 24 juillet», a expliqué Hartley.
«Je serai à Calgary du 1er au 9 juillet pour l’ouverture du marché des joueurs autonomes et pour diriger le camp des recrues. J’ai l’impression de courir au galop comme Alexis le trotteur!» a lancé le coloré entraîneur des Flames.
Les joueurs d’abord
Hartley est un homme heureux. Le métier d’entraîneur est sa passion et d’avoir mérité le trophée Jack Adams lui a fait «un p’tit velours».
Ne comptez cependant pas sur lui pour se «péter les bretelles». Lorsqu’il est appelé à parler des succès qu’il a connus cette saison à la barre des Flames, il dévie tout de suite la conversation vers ses joueurs et vers les personnes qui l’entourent, comme ses adjoints en qui il a une entière confiance.
«Je n’ai jamais dirigé une équipe dans le but de récolter des honneurs individuels, a commenté Hartley. Je me concentre toujours à faire bien paraître les joueurs. Ce sont eux qui font la différence entre la victoire et la défaite.»
Pourtant, Hartley a eu un gros mot à dire dans cette belle saison qu’ont connue les Flames, qui se sont qualifiés pour les séries éliminatoires pour la première fois depuis 2009 grâce à une fiche de 45-30-7 pour 97 points, avant d’éliminer les Canucks en première ronde.
Promesse tenue
Les Flames ont récolté 20 points de plus qu’en 2013-2014. Hartley a su inculquer à ses joueurs une mentalité de gagnants, avec sa philosophie basée sur l’éthique de travail et sur la confiance en soi.
«J’avais dit à notre nouveau directeur général Brad Treliving, lors de notre première rencontre l’an dernier, que les Flames allaient participer aux séries, a-t-il confié. J’y croyais fermement.
«Il a été surpris par ce que j’affirmais, mais on a fait mentir tous ces experts qui prédisaient que les Flames allaient terminer dans les bas-fonds du classement.»
Une saison des plus satisfaisantes
Il a motivé ses joueurs dès l’ouverture du camp d’entraînement en leur montrant des articles de journaux et des séquences à la télévision où les analystes leur prédisaient une saison de misère.
«J’ai dit à mes joueurs (sur un ton ironique) qu’on ne devrait peut-être même pas se donner la peine de disputer la saison tellement personne n’avait confiance en nous. Moi, je croyais en eux. Je savais qu’on avait plus de talent que ce que ces gens pouvaient le croire.
«On a dû surmonter des obstacles, a ajouté Hartley. On s’est relevé après avoir traversé une séquence de huit défaites au mois de décembre. On a perdu notre capitaine Mark Giordano à la fin février et on s’est relevé une fois de plus en conservant une fiche de 12-6-3 durant son absence.
«La dernière saison fut sans contredit l’une des plus satisfaisantes de ma carrière. J’ai beaucoup de plaisir à diriger cette bande de gars. Je suis un homme chanceux, choyé», a précisé celui qui a gagné la coupe Stanley à la barre de l’Avalanche en 2001.
Hartley a remporté six championnats dans cinq ligues différentes, dont celui avec les Lions de Zurich en 2012 qui lui a permis de revenir «coacher» dans la LNH.
«Je le répète. Je suis chanceux de me retrouver à la bonne place.»
C’est vrai. Sauf qu’un bon entraîneur sait faire sa chance...

IL TIENT À REMERCIER PIERRE PAGÉ...

Bob Hartley a remporté une victoire facile au scrutin du trophée Jack Adams en récoltant 237 points, comparativement à 121 pour Alain Vigneault et 81 pour Peter Laviolette.
Depuis le début des années 2000, les seuls entraîneurs francophones à avoir mérité ce trophée ont été Jacques Lemaire en 2003, Vigneault en 2007 et Claude Julien en 2009.
«C’est sûr que ça fait plaisir d’être reconnu pour son travail, mais je dois partager ce trophée avec tous les membres de l’organisation des Flames. Je suis heureux de constater qu’on a gagné du respect à travers la Ligue.
«Je suis toutefois conscient que le prochain défi sera de faire encore mieux la saison prochaine. Beaucoup de travail nous attend.»
Une excellente acquisition
Hartley est tout feu tout flamme à l’idée d’accueillir dans son équipe le défenseur Dougie Hamilton, dont les services ont été acquis vendredi lorsque les Flames ont cédé leurs trois premiers choix au repêchage aux Bruins.
En trois saisons dans l’uniforme bostonien, Hamilton a récolté 22 buts et 83 points tout en affichant un différentiel de +22. Il a enregistré 10 buts et 42 points la saison dernière.
«On a obtenu un défenseur droitier de premier plan sans déroger à la philosophie de l’organisation de miser sur des jeunes, a expliqué Hartley. Hamilton vient tout juste d’avoir 22 ans.
«On a rajeuni et on a grossi notre brigade défensive avec cet athlète de 6 pi 5 po et 212 lb. Il est rare qu’un jeune défenseur d’impact soit disponible. On a su saisir l’occasion.»
À Calgary, Hamilton pourra obtenir le salaire et le contrat à long terme qu’il désire. On parle d’un montant de 5,5 millions de dollars par année.
Hamilton se joindra à une solide brigade défensive composée des Mark Giordano, T.J. Brodie, Kris Russell et Dennis Wideman.
Remerciements à Pierre Pagé
Au cours de notre conversation téléphonique, Hartley a confié qu’il s’en veut d’avoir oublié de remercier Pierre Pagé lors de son discours à Las Vegas.
«Ce fut une erreur de ne pas mentionner son nom, car c’est Pierre qui m’a ouvert les portes du hockey professionnel après que j’eus mené le Titan de Laval vers une participation au tournoi de la Coupe Memorial en 1993», a-t-il rappelé.
«S’il ne m’avait pas donné la chance de travailler avec le club-école des Nordiques à Cornwall, je ne serais pas dans la LNH aujourd’hui», a souligné l’homme de 54 ans originaire de Hawkesbury.

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