LOS ANGELES - La grande famille du Canadien de Montréal est débarquée en force à Los Angeles pour le week-end des étoiles.
Au lendemain de la sélection des 24 anciens du Tricolore au sein des 100 meilleurs joueurs du premier centenaire de la LNH, Carey Price, Shea Weber et Michel Therrien ont pris la relève. Sans oublier que le propriétaire de l’équipe, Geoff Molson, a pris part à la réunion des gouverneurs à titre de membre du comité exécutif pour la première fois depuis son accession à ce poste en décembre dernier.
Ajoutez à cela la présence remarquée de P.K. Subban, qui a encore une partie de son cœur à Montréal, et le portrait de famille est complet.
Si cette fin de semaine se veut une partie de plaisir pour les joueurs qui ne se forcent pas outre mesure et les entraîneurs qui sont loin de se casser la tête avec un plan de match élaboré et des structures défensives étanches, elle est moins drôle pour les gardiens qui sont souvent, très souvent même, laissés à eux même.
« Tu dois laisser tes attentes au vestiaire et tenter d’effectuer quelques arrêts », a convenu Carey Price lors de la rencontre de presse orchestrée par la LNH.
Bien que très honoré de représenter le Canadien et d’avoir obtenu le plus de votes de la section atlantique ce qui lui a donné le titre de capitaine en prime, Price donnait l’impression de vouloir être ailleurs. Le gardien du Canadien n’a d’ailleurs pas assisté à la cérémonie au cours de laquelle la LNH a couronné les 100 meilleurs joueurs de ses 100 premières années.
« Je suis avec ma famille et la famille prime sur tout le reste », a affirmé Price qui a fait le voyage à Los Angeles en compagnie de son épouse, de leur petite fille, et de quelques membres de la famille de sa compagne.
Papa pour la première fois, Price a reconnu que la venue de sa petite a eu un impact sur sa vie professionnelle. « C’est un très bon bébé. Nous sommes chanceux. Mes heures de sommeil ont changé un peu, mais mon épouse réduit mes tâches les jours de match. Le plus gros changement je l’ai remarqué dans l’ordre de mes priorités. Quand je rentre à la maison aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile de mettre le hockey de côté pour m’occuper des choses plus importantes », a souligné Price qui se dit très ouvert à être papa au moins une autre fois.
C’est d’ailleurs auprès de sa famille que Price entend maximiser son plaisir dans le cadre du Match des étoiles. « Ce ne sont jamais des matchs faciles pour les gardiens. C’est donc difficile d’apprécier le week-end autant que les autres. J’imagine que je pourrai plus apprécier des matchs d’étoiles lorsque je les revivrai plus tard. Surtout que je vais m’assurer de prendre des tas de photo avec ma fille et les membres de ma famille qui sont ici avec moi. »
Bien qu’il ait boudé la cérémonie de vendredi soir, Carey Price a souligné avoir croisé et salué Dominik Hasek qui a bien sûr fait sa place au sein des meilleurs gardiens des 100 premières années de la LNH. Il espérait aussi croiser au fil de la fin de semaine, les Patrick Roy, Martin Brodeur et autres grands gardiens qui ont marqué la LNH.
Les craintes de Weber
À titre de l’un des meilleurs défenseurs actifs de la LNH, Shea Weber n’est pas d’une nature craintive. Le pilier défensif du Canadien a toutefois admis qu’il composait avec deux craintes depuis son départ de Montréal vendredi. « Nous avons effectué l’envolée à bord d’un avion nolisé par le Canadien. J’ai fait le voyage en compagnie de mon épouse et de mes deux jeunes enfants. J’ai eu peur que les enfants pleurent pour la durée du vol et qu’ils dérangent notre propriétaire. »
Heureusement pour Weber, l’envolée s’est très bien passée. Quant à sa deuxième crainte, il s’est lui-même assuré de la dissiper. À titre de champion en titre du tir le plus puissant, Weber savait qu’il pourrait être déclassé. Il tenait toutefois à tenir tête à son ancien coéquipier Seth Jones. « Quand j’ai vu qu’il serait du concours, je lui ai aussitôt envoyé un texto pour l’aviser que j’y mettrais toute la gomme. Je peux accepter de me faire battre par n’importe qui, sauf par lui », a lancé Weber en riant.
Weber n’avait finalement rien à craindre. Non seulement a-t-il facilement battu son ancien jeune coéquipier avec les Predators de Nashville, mais un tir frappé de 102,8 miles à l’heure lui a permis de conserver son titre.
À l’image de Carey Price, Shea Weber a raté la soirée de gala vendredi. Le défenseur du Canadien s’est toutefois dit impressionné de croiser autant de grands joueurs dans les corridors de l’hôtel où la LNH a établi ses quartiers au centre-ville de Los Angeles. Qui a été le plus grands de tous aux yeux de Weber? « Quand un gars est surnommé Monsieur hockey, ça en dit assez long sur son envergure. Je considère donc Gordie Howe à titre de plus grand de l’histoire. »
Bien qu’il aurait apprécié un congé, Shea Weber a assuré qu’il n’aurait jamais raté le Match des étoiles au profit d’un repos salutaire. « J’accorde une grande importance à ma participation aux Matchs des étoiles. C’est toujours un honneur autant qu’un plaisir d’y être. C’est aussi un grand privilège. Un privilège dont je ne me priverais jamais, parce qu’on ne sait jamais s’il sera possible de le revivre dans le futur », a plaidé le vétéran défenseur qui a offert son vote à Brent Burns dans la course au trophée Norris remis au meilleur défenseur de la saison. Une course que Burns mène sans l’ombre d’un doute.
P.K. Subban abondait dans le même sens que Weber. Jamais au grand jamais l’ancien défenseur du Canadien n’aurait tourné le dos au week-end des étoiles pour s’offrir un congé.
« Nous sommes à Los Angeles. Comment refuser de venir à L.A.! J’espère que vous avez remarqué qu’aucun joueur n’a invoqué une blessure obscure pour ne pas venir. De fait, je suis surpris de voir que des joueurs n’ont pas tenté de blesser des gars qui avaient leur billet pour le Match des étoiles afin de les remplacer. »
Contrairement à Carey Price et Shea Weber, Michel Therrien tenait à assister à la soirée de gala de vendredi. « C’est une partie de mon enfance qui a défilé devant moi hier soir. C’était fantastique de revoir tous ces grands joueurs sur la scène. Avant d’être des joueurs de hockey ou des entraîneurs, on a tous été des partisans. J’étais un grand fan du Canadien quand j’étais petit. Quand je jouais dans la rue, je me prenais pour Robinson, pour Savard, pour Guy Lafleur. J’ai même raté une journée d’école un printemps pour aller assister à un défilé de la coupe Stanley », racontait l’entraîneur-chef du Canadien.
Comme ses joueurs, Therrien assure savourer chaque instant de cette belle expérience. Pas question de se lancer dans de grandes stratégies. « Je veux vivre le moment. Je veux en profiter. J’occuperai le meilleur siège de l’amphithéâtre pour suivre le Match des étoiles », a mentionné Michel Therrien qui a promu Shea Weber à titre d’adjoint au cours de l’envolée vers Los Angeles. «Il m’a fait des propositions de trios à envoyer sur la glace. Je crois que je vais lui faire confiance, il semble pas mal bon», a conclu Michel Therrien en riant.
Aussitôt le Match des étoiles terminé, la famille du Canadien remettra le cap sur Montréal. Pas question de prolonger le séjour en Californie, car un calendrier aussi éreintant que celui qui les a conduits à la pause les attend.
« Je serai sur la glace lundi pour diriger un des rares entraînements que nous pourrons nous offrir puisqu’une séquence de huit matchs en 13 jours nous attend. Toutes les équipes doivent composer avec un calendrier difficile cette année. C’est pour cette raison que nous devons, en plus des quatre jours de congé par mois, y aller mollo avec les entraînements afin de maximiser le repos des joueurs », a assuré Therrien qui retrouvera le reste de l’équipe et son nouveau défenseur Nikita Nesterov. Il est toutefois déjà acquis que Carey Price et Shea Weber seront eux au repos.