Ce n’est pas que les hommes de Michel Therrien n’étaient pas au courant, mais ils l’ont concrètement réalisé. D’ailleurs, même si la première expérience à trois contre trois du Tricolore a été brève, elle aura été éducative.
« Ce fut assez long pour apprendre! », n’a pas eu le choix d’admettre Therrien qui semblait nettement moins frustré que ses joueurs étant donné la prestation générale de son club.
Coupable du but gagnant, Max Pacioretty fulminait encore quelques minutes après la rencontre et il a écourté la plupart de ses réponses pour ne pas trop s’emporter.
Le capitaine a refusé d’attribuer la défaite au manque d’expérience de sa troupe dans de telles circonstances.
« Non, on devrait savoir à quoi s’attendre », a-t-il jugé.
Tout de même, le contrôle de la rondelle devient primordial et critique avec autant d’espace sur la patinoire. Coincé derrière le filet, Pacioretty a tenté une passe trop audacieuse vers Jeff Petry à la ligne bleue et les Sénateurs n’en demandaient pas tant pour se présenter à trois contre un vers la cage de Mike Condon qui n’a pu stopper le tir de Kyle Turris.
« C’était notre première occasion, on parle souvent de possession de la rondelle et on a été en mesure de le constater. On a perdu la rondelle et ça ne pardonne pas », a reconnu Therrien.
« On sait qu’il y aura beaucoup de chances de marquer à trois contre trois. Malheureusement, ils ont compté dès leur première occasion », a déclaré Tomas Plekanec qui a failli accomplir un repli défensif salvateur sur la séquence finale.
Même s’il a été battu par ce lancer, Condon était probablement le joueur le moins étonné de cette poussée offensive sur la patinoire.
« J’ai pu observer cette phase de jeu plusieurs fois l’an passé dans la Ligue américaine donc ce n’était pas une surprise pour moi. Mais c’est vrai que c’est encore plus rapide », a précisé Condon.
« On l’a pratiqué quelques fois, mais on doit leur donner du crédit pour le jeu réussi », a-t-il soumis.
Étrangement, malgré tout leur bagage dans le monde du hockey et leurs connaissances poussées de ce sport, les équipes de la LNH se retrouvent un peu à court de solutions pour cette réalité visant à réduire les conclusions en tirs de barrage.
« C’est important de comprendre qu’il n’y a pas de grosse stratégie à trois contre trois. Dans le fond, il faut avant tout contrôler la rondelle, c’est la clé. Il n’y a pas tant de structure dans ces circonstances », a avoué Therrien.
« Personne ne sait vraiment ce qui est la meilleure chose à faire. Tu veux contrôler la rondelle, mais dès qu’il y a un revirement, ça provoque une chance et ils ont pu en profiter », a admis Plekanec.
La contribution remarquée de Weise et Byron
À travers la production de 37 lancers sur le filet de Craig Anderson, plusieurs joueurs de premier plan ont frappé à la porte plus d’une fois. Brendan Gallagher et Plekanec ont dominé le groupe avec des récoltes respectives de six et cinq lancers.
Affichant quelques rougeurs au visage prouvant son éternel acharnement près du filet adverse, Gallagher croyait que le but refusé à Plekanec était bon. Même s’il a provoqué la décision des arbitres en touchant à Anderson et qu’il a subi les foudres des joueurs des Sénateurs, le petit numéro 11 ne veut pas modifier sa recette particulière.
« C’est la seule manière que je peux jouer, je dois me méfier un peu sur certaines de mes actions, mais c’est ainsi que je peux avoir du succès », a confié le combatif ailier.
Tout comme Gallagher, Dale Weise n’a pas ménagé ses efforts et il a encore été récompensé avec son septième but de la saison alors qu’il avait été envoyé sur la patinoire en avantage numérique.
« Je suis très confiant en mes moyens, je n’avais pas eu ces chances auparavant. J’obtiens beaucoup de minutes et du temps en supériorité numérique. Maintenant, je peux jouer avec d’excellents joueurs et je me dois de contribuer dans ces circonstances », a exprimé Weise qui veut battre sa marque personnelle de 10 buts en 79 matchs la saison dernière.
Paul Byron n’a peut-être pas trouvé le moyen de marquer un troisième but avec le CH, mais il a encore gagné des points si l’on se fie aux propos de Therrien.
« On aime son jeu, il est intense et il finit ses mises en échec parce qu’il est toujours impliqué dans les jeux; il a la vitesse nécessaire. Il fait plusieurs bonnes choses pour nous : il joue de manière très responsable à cinq contre cinq, il travaille bien en infériorité numérique et les joueurs apprécient sa présence », a conclu Therrien dans un message qui aurait pu s’adresser à Alexander Semin.