Les équipes du Baseball majeur ont mis 100 ans avant de procéder aux changements draconiens en défense qu'on opère actuellement. Les conséquences négatives sur les performances à l'attaque sont plus évidentes que jamais.
Dans les années 1970 et 1980, c'était exceptionnel d'adopter un positionnement inorthodoxe en défense sur le terrain. On le faisait pour quelques puissants cogneurs gauchers, comme Willie Stargell. Le joueur d'arrêt-court allait se positionner à la droite du deuxième but et le joueur de deuxième but reculait jusqu'au gazon dans le champ extérieur.
Ce n'était rien de comparable avec la situation actuelle.
L'évolution de la technologie a permis d'établir avec justesse les tendances des frappeurs. Les gérants disposent d'informations fort utiles qui les aident à déployer des stratégies adaptées en défense pour chacun.
On peut déterminer à quel endroit sur le terrain le cogneur ne frappe pas la balle et, à l'inverse, l'endroit où il est le plus susceptible de la frapper. On arrive à convertir en retraits plus de balles frappées au sol ou en flèche. Les défenses adaptées, comme on pourrait les qualifier, sont moins efficaces pour les balles frappées dans les airs.
Ryan Howard des Phillies de Philadelphie représente un beau cas de prévisibilité. Le frappeur gaucher a fait sa spécialité de tirer la balle du côté droit, en roulant ou en flèche.
En défense, on déploie le joueur de deuxième but au début du champ droit et on déplace le joueur de troisième but au deuxième.
On estime de façon conservatrice que ces ajustements ont privé Howard d'une quinzaine de coups sûrs cette saison. Ça pourrait même être 25!
Avec 15 coups sûrs de plus, Howard frapperait dans une moyenne de 0,320 et il aurait plus de points produits. Il connaîtrait une saison à la hauteur du salaire annuel de 25 millions$ US qu'il touche.
Chacune des équipes a des joueurs qui sont victimes des défenses adaptées. Ils ont vu leur production à l'attaque être affectée. Que devraient-ils faire?
Les amateurs s'expliquent mal pour quelles raisons les frappeurs ne tentent pas de loger la balle dans les espaces inoccupés. Par expérience, je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire et que c'est justement ce que les autres équipes veulent que vous tentiez de faire, soit essayer de frapper la balle où il n'y a personne.
L'opposition souhaite semer la tentation dans l'esprit du frappeur. Elle préfère voir un frappeur de puissance tenter de déposer la balle au champ opposé ou au sol afin d'éliminer le circuit ou la balle cognée solidement dans les allées.
En conclusion, les frappeurs qui tirent constamment la balle sont dans le pétrin. J'espère que les entraîneurs dans les ligues mineures sont au courant de la situation et qu'ils fourniront aux jeunes les outils afin de changer leur style.
Les préoccupations au sujet du déclin à l'attaque sont réelles. Les défenses adaptées sont une des explications, comme le développement de lanceurs de puissance.
Le moment est arrivé pour les frappeurs de faire les efforts afin de modifier leur approche. Si la tendance se maintient, ce sera la "nouvelle normalité".