La ville de Québec n'a pas oublié ses Nordiques. Le logo de l'igloo rouge en forme de «N» rattaché à un bâton de hockey est encore bien en vue et demeure une marque populaire.
«Pour moi, sans les Nordiques, la Ligue nationale n'est pas la même, » a déclaré l'ancien gardien Jocelyn Thibault.»
Une équipe populaire dans les bons comme dans les mauvais moments. « Le Colisée était plein, se souvient Thibault. On avait plein de jeunes joueurs et c'était le fun pour nous autres. »
Une famille qui ne s'oublie pas facilement. « Pour une ville comme Québec, ça me manque et ça manque à la ville aussi, » a expliqué l'ancien physiothérapeute Jacques Lavergne, un brin émotif.
«L'âme des Nordiques est à Québec, croit François Vallerand. Il y a encore beaucoup de partisans des Nordiques à Québec.»
À Québec, une génération entière aura été privée de hockey de la Ligue nationale en raison d'une multitude de facteurs, dont l'impossibilité pour le propriétaire Marcel Aubut d'obtenir un plafond salarial à l'issue du lock-out de 1994. À l'époque, la vente des Nordiques a créé une surprise, même si tous étaient conscients des menaces de déménagement. «Pour moi c'était la fin du monde, a ajouté une employée de longue date, Nicole Bouchard. Jusqu'à la dernière minute je me disais que ça ne se pouvait pas que ça arrive.»
«On le savait que ça s'en venait, on n’était pas fous, » a précisé Lavergne.
Sur la glace, les Nordiques venaient de vivre une autre déception après l'élimination en première ronde contre les Rangers le 16 mai 1995. « C'est après ce match que j'ai réalisé que c'était problématique, » a ajouté Thibault.
Avant les autres petits marchés de Winnipeg et Hartford, Québec perd son équipe en l'absence d'un plafond salarial qui est finalement arrivé en 2005. «Quand l'équipe est déménagée, on s'est rendus compte que c'était plus important qu'on pensait, » a mentionné l'ancien gardien de la LNH.
Les Nordiques ont été vendus pour une somme de 75 millions de dollars. Le chroniqueur Maurice Dumas croyait à l'époque que l'équipe avait été vendue trop rapidement. 20 ans plus tard, son opinion a changé. « Les Nordiques n'ont jamais perdu d'argent. Je me disais si on dure un an ou deux on peut perdre un argent et sur l'ensemble de l'oeuvre on va être correct. Ce ne fut pas le cas. Mais je vous avouerai aujourd'hui que les années que je prévoyais ont été des années très difficiles et les Nordiques auraient perdu beaucoup d'argent.»
Difficile, même 20 ans plus tard, de mesurer l'impact du départ de l'équipe, tant au niveau financier qu'au niveau du développement du hockey québécois. «Oui ça ouvrait la porte à des joueurs et entraîneurs québécois, » a dit Thibault.
Les anciens propriétaires ont été incapables de bien vendre aux gouvernements de l'époque la nécessité d'un nouvel aréna évalué à l'époque à 150 millions de dollars. Aujourd'hui, impossible à Québec de manquer le nouvel aréna de 400 millions dans lequel déménageront les Remparts.