mercredi 15 février 2017

Avec Claude Julien comme entraîneur-chef, le Canadien s'améliore

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Claude Julien
Claude Julien (Source d'image:Getty)

FORT LAUDERDALE - Marc Bergevin a répondu plus rapidement que je le croyais à la question que tous les amateurs se posaient : le directeur général du Canadien considérait que Michel Therrien était suffisamment responsable des ennuis qui minaient le Canadien pour le congédier et le remplacer par Claude Julien.
Est-ce une bonne décision?
La réponse est oui.
Michel Therrien est un bon entraîneur-chef. Mais Claude Julien lui est supérieur.
Michel Therrien n’était certainement pas responsable de tous les maux qui ont transformé le Canadien qui filait vers la coupe Stanley après ses 15 premiers matchs de la saison (13-1-1) en bon petit club de ,500 dans lors des 43 matchs (18-18-7) qui ont suivi ce départ canon. Mais des signes évidents qu’il avait perdu son ascendant sur son vestiaire, que les leaders ne donnaient plus l’impression d’être prêts à se sacrifier pour gagner en respectant son plan de match et son dictat l’ont poussé vers la sortie.

La disponibilité de Claude Julien a aussi grandement mis en péril la chance de relancer son club que Michel Therrien espérait obtenir.
Je vous l’ai écrit plus haut, je considère que Claude Julien est un meilleur coach que Michel Therrien.
Ça ne l’a pas empêché d’être congédié par les Bruins de Boston il y a une semaine à peine. C’est vrai. Ça ne lui a pas évité un congédiement insensé au New Jersey en 2007, trois matchs seulement avant le début des séries éliminatoires, alors qu’il avait guidé les Devils vers 47 victoires et 102 points en 79 matchs de saison régulière. Ça ne l’a pas empêché non plus d’être limogé par Bob Gainey qui avait décidé de se servir de son rôle de directeur général pour diriger le Canadien de son bureau et de la galerie de presse à la place d’un coach recrue.
Mais Claude Julien revient à Montréal avec une coupe Stanley, deux présences en grande finale, un championnat de saison régulière, un trophée Jack Adams et une expérience olympique. Des faits saillants qui dépassent de beaucoup ceux de Michel Therrien qui, j’insiste une fois encore, est un bon entraîneur-chef.
Compétence et réputation
Au-delà ces faits saillants qui l’avantagent, Claude Julien jouit aussi d’une bien meilleure réputation autour de la LNH. C’est pour cette raison qu’il a été réclamé rapidement, voire très rapidement, par les Devils lorsque le Canadien l’a congédié; par les Bruins lorsque les Devils l’ont congédié et maintenant par Marc Bergevin et le Canadien qui ne pouvaient laisser filer pareille occasion.
Claude Julien jouit surtout d’une très bonne réputation auprès des joueurs de la LNH.
Et c’est sans l’ombre d’un doute l’un des points qui a le plus incité Marc Bergevin à effectuer le changement qu’il a effectué mardi pour secouer les vacances de ses joueurs et de tous ceux et celles qui profitaient du congé du Canadien pour tenter d’en prendre un également…
Claude Julien ne pourra pas effectuer des arrêts à la place de Carey Price. Il ne pourra pas aller gagner des mises en jeu à la place d’Alex Galchenyuk et couvrir ses grandes lacunes défensives. Claude Julien ne pourra pas non plus marquer des buts en avantages numériques, ce que le Canadien faisait de moins en moins au cours des dernières semaines.
Mais en débarquant dans le vestiaire vendredi, en dirigeant son premier entraînement et sa première partie dès le lendemain, Claude Julien pourra changer l’atmosphère lourde qui pesait sur le Canadien. Il pourra apporter quelques changements qui devraient contribuer à secouer positivement le Canadien et ses joueurs.
Est-ce que tout ça se traduira par des victoires? Est-ce que la réputation de Claude Julien et l’ascendant qu’il donnera au Canadien replaceront le Tricolore parmi les clubs susceptibles de gagner la coupe Stanley?
On verra!
Mais si Carey Price retrouve son aplomb devant le filet, si Alex Galchenyuk redevient le joueur de premier trio qu’il était et doit être pour mousser les chances de victoire du Tricolore, si les quatre trios se remettent à contribuer offensivement et que les défenseurs, à commencer par Shea Weber, recommencent à jouer comme ils en sont capables, comme ils doivent le faire en fait, les joueurs confirmeront ce que bien des amateurs et des observateurs croyaient depuis quelques semaines : qu’ils avaient abandonné, en bloc ou en partie, Michel Therrien.
Ce faisant, ils donneront vite raison à leur directeur général qui aura secoué son équipe avec bien plus de succès et de facilité que toutes les transactions qu’il concoctait depuis des semaines et qu’il concocte encore sans doute.
Car oui, au-delà le bon coup que Marc Bergevin vient de réaliser, il doit encore prendre des moyens pour améliorer ses effectifs.
Pourquoi pas Muller?
Malgré les compétences et la réputation de Claude Julien, plusieurs partisans ont souligné leur mécontentement face au retour d’un ancien coach du Tricolore derrière le banc.
Plusieurs se demandaient pourquoi ne pas avoir offert l’équipe à Kirk Muller à titre intérimaire afin de voir si ses succès potentiels ne pourraient faire contrepoids au fait qu’il soit anglophone. Un handicap difficile à surmonter à Montréal malgré la réputation enviable du capitaine Kirk qui est aimé, voire adulé, par les fans du Canadien.
J’étais l’un de ceux qui croyaient à ce scénario. Malgré l’importance capitale du fait français, j’étais prêt à endosser une chance accordée à Kirk Muller.
La disponibilité imprévue de Claude Julien a changé la donne. Elle a forcé la main.
Si Claude Julien n’avait pas été disponible, je suis pas mal convaincu que Michel Therrien serait toujours ce matin le coach du Canadien. Marc Bergevin le confirmera peut-être lors de son point de presse. Ou pas! Et si Claude Julien n’avait pas été disponible et que Marc Bergevin croyait vraiment le temps venu de congédier Michel Therrien, Kirk Muller aurait peut-être eu sa chance.
Mais avec Claude Julien non seulement disponible, mais courtisé ouvertement par des clubs qui se cherchent des coachs et par d’autres qui, comme le Canadien, auraient peut-être accéléré un changement d’entraîneur, Marc Bergevin ne pouvait se permettre d’attendre.
Il ne pouvait courir le risque de voir un coach taillé sur mesure pour relever le défi qui l’attend derrière le banc du Canadien prendre la direction de la Floride, de Brooklyn, de Las Vegas ou de Dallas.
Marc Bergevin devait bouger et il l’a fait.
Eh bien qu’on ne puisse prévoir quels seront les résultats du Canadien sur la glace dès leur retour de congé samedi, il est clair que le Canadien est meilleur ce matin derrière le banc qu’il ne l’était hier. Ça devrait le rendre meilleur sur la glace également.