mercredi 8 février 2017

Aussi navrant que gênant

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À l’aube d’un match contre la pire équipe de la ligue, un match qu’il se devait de gagner, la question n’était pas de savoir si le Canadien allait battre l’Avalanche au Colorado, mais bien par quel pointage.
Quand l’Avalanche a surpris Carey Price – qui avait la vue voilée par Shea Weber – et le Canadien en prenant les devants 1-0 seulement 30 secondes après le début de la rencontre, les plus optimistes se sont dit que ce n’était pas grave. Ils se sont dit que leurs favoris avaient encore bien du temps pour marquer dix fois et se sauver avec un gain identique à celui célébré aux dépens du Colorado lors de leur escale au Centre Bell le 10 décembre dernier.

Canadiens 0 - Avalanche 4


Pour cela, il aurait fallu que le premier but de l’Avalanche réveille le Canadien. Il l’a plutôt endormi.
Les joueurs de l’Avalanche qui n’affichaient que six victoires après 25 matchs à domicile n’en demandaient pas tant et ils en ont profité pour doubler leur avance.
Est-ce que ce deuxième but en 145 secondes a secoué le Canadien?
Pas du tout! 
Même Michel Therrien, peut-être aussi surpris que les partisans médusés du Tricolore, a décidé de ne pas réclamer de temps d’arrêt. Un temps d’arrêt qui semblait pourtant nécessaire pour réveiller des joueurs qui dormaient à poings fermés. Pour permettre à Carey Price de se remettre du mauvais but qu’il venait d’accorder.
Vrai qu’il était encore très tôt dans le match. Et qu’en raison des quelques 58 minutes à jouer, l’entraîneur-chef a cru bon garder ce temps d’arrêt des fois qu’il serait utile plus tard. Une décision qui se défendait.
Cette occasion s’est présentée en deuxième période. Au terme d’une très (trop) longue présence de ses joueurs sur la patinoire, Michel Therrien aurait pu comme il le fait souvent réclamer un temps d’arrêt après un dégagement refusé. Une décision qui aurait permis aux joueurs de reprendre leur souffle afin d’offrir un brin d’opposition à la reprise du jeu. Le temps d’arrêt n’est pas venu. Mais le troisième but de l’Avalanche oui!
Avec un recul de 3-0 après deux périodes et surtout en raison du manque de conviction dont il se rendait coupable, il devenait peu probable que le Canadien ne revienne de l’arrière.
Pas question d’imputer la responsabilité du revers encaissé par le Canadien au temps d’arrêt que Michel Therrien a décidé de ne pas prendre. Car comme l’a dit l’entraîneur-chef du Tricolore après la performance «désolante» de son équipe : «il y a beaucoup de choses qui ont fait défaut ce soir. Nous devons tous être meilleurs.»
Mais cette décision s’est ajoutée à la longue liste des choses qui expliquent pourquoi le Canadien a encaissé un quatrième revers de suite pour la première fois cette saison. Pour la première fois depuis le 5 mars dernier alors que le Tricolore, privé de Carey Price dont la saison était terminée, plongeait quotidiennement au classement.
Juste comme ça, le Canadien affiche un seul gain à ses six derniers matchs (1-4-1) et cinq seulement (5-8-2) à ses 15 dernières parties.
Qu’est-ce qui a fait défaut mardi soir? Tout! Tellement tout, que Michel Therrien a convenu qu’il pouvait difficile commenter la partie. «C’est très décevant. Les mots me manquent pour décrire publiquement notre performance», a convenu Michel Therrien dont la réponse nous donne une idée assez claire de la version privée et non censurée du coach du Canadien… 
Encore blanchi
Pour un deuxième match de suite, le Canadien n’a pas été fichu de marquer le moindre but. Ajoutez au 60 minutes de la partie de mardi et aux 65 minutes du match de dimanche lors de la visite des Oilers d’Edmonton, les 12 min 11 s qui se sont écoulées après le but de Max Pacioretty samedi lors de la défaite aux mains des Capitals de Washington et vous obtenez une disette de 137 min 11 s.
C’est long.
Parce que son équipe n’a pas marqué, on peut difficilement blâmer Carey Price. Mais le meilleur gardien de la LNH a clairement déjà eu de meilleurs matchs. De bien meilleurs. Et voilà que Price affiche un dossier de ,500 (8-8-3) à ses 19 derniers départs. Dix-neuf départs qui ont suivi la rencontre face aux Sharks de San Jose alors que Price avait été rappelé au banc par Michel Therrien en début de deuxième période après qu’il eut accordé quatre buts sur 18 tirs.
Non! Je ne dresse pas de lien entre le retrait de Price lors de cette partie en décembre dernier et sa séquence difficile. Je ne fais que souligner cette statistique.
Price n’a pas été assez bon.
Ses défenseurs ne l’ont pas été assez non plus.
Et à l’attaque, le Canadien m’a semblé embourbé du début à la fin de la rencontre.
Le retour des blessés devait aider la cause du Canadien. On attend les bénéfices de ces retours. Car en jonglant comme on le fait avec les trios, on semble être en train de mêler davantage les attaquants du Tricolore que les adversaires qui doivent les ralentir.
Pas question de paniquer.
Mais avec les défaites qui s’accumulent, des défaites qui rendent les partisans plus qu’impatients, avec la date limite des transactions qui approche et le fait qu’il soit clair que le Tricolore a besoin de renfort sans oublier que Claude Julien est disponible depuis mardi matin, disons qu’il est difficile de faire tomber la grogne qui prend de l’ampleur.
Surtout au terme d’un match aussi désolant contre un club tout aussi désolant contre qui le Canadien devait gagner facilement.
Dans une semaine au cours de laquelle il ne pouvait se permettre de gaspiller le moindre point – surtout à Denver mardi et en Arizona où il jouera jeudi avant d’accueillir St.Louis au Centre Bell samedi pour disputer dès le lendemain à Boston son dernier match après le congé de cinq jours – le Canadien est bien mieux de faire oublier ses récents déboires en évitant de s’écraser devant les Coyotes.
Sinon la panique va vraiment s’installe...